Sélection bibliographique

Aurélie Audemar, Centre de documentation en alphabétisation et éducation populaire du Collectif Alpha

Le « Tou·te·s capables » postulé par l’Éducation nouvelle, et repris ensuite par d’autres courants qui s’inscrivent dans des pédagogies émancipatrices, constitue un pari philosophique, éthique et politique. Il exprime une conviction forte qui bouscule les positions dominantes de nos sociétés : la théorie des dons et la notion de mérite.

Toute société justifie les inégalités qu’elle engendre. Thomas Piketty, dans son livre Capital et idéologie1, décrit comment notre monde, après avoir fondé son idéologie sur les hiérarchies naturelles, est passé à une autre justification des inégalités contemporaines, fondée sur le mérite. La notion de mérite sert à masquer les héritages et à conforter l’ordre établi. « C’est de la poudre aux yeux », nous dit Chantal Jaquet à l’origine du concept de transclasse2. Cette philosophe met ainsi un mot sur un processus fondamental, éclairant, pour notre travail en alphabétisation populaire : le parcours d’un individu n’est pas le fruit d’un mérite personnel, il n’y a ni honte ni gloire à en tirer. Il est le fruit de ce qu’elle nomme une complexion, c’est-à-dire un faisceau de causes, nombreux fils noués ensemble qui font aller vers une autre trajectoire que celle à laquelle la société assigne un groupe ou un individu. Il n’est alors pas question d’ascension ou de déclassement mais d’analyser un processus, un passage d’une situation à une autre, d’une classe à une autre, de se donner les moyens de penser les conditions matérielles, politiques, économiques qui ont rendu possible la ou les transformations contredisant l’ordre social.

De la même manière, l’Éducation nouvelle invite, depuis plus d’un siècle, à penser, construire, expérimenter ce qui, dans les formations, dans les classes, rend possible la construction de savoirs émancipateurs, quels que soient les capitaux culturels, économiques, sociaux et symboliques des apprenant·e·s : le Tou·te·s capables !

Parce que le Centre de documentation pour l’alphabétisation et l’éducation populaire du Collectif Alpha est engagé dans le secteur de l’éducation permanente, il a pour visée la lutte contre les inégalités. Il ne peut donc que remettre en question l’idée que l’ordre social est un ordre naturel tout comme il ne peut que déconstruire les versions héroïsantes de celles et ceux qui auraient échappé aux tourments de leur classe, groupe d’origine ou d’appartenance. C’est dans cet esprit que cette sélection bibliographique s’empare du Tou·te·s capables et de ses implications, pour proposer des pistes de travail avec des adultes que le monde de l’écrit a exclus, que le marché de l’emploi rejette ou exploite, majoritairement pauvres, certain·e·s venant de pays très éloignés de la Belgique. Le Tou·te·s capables pousse à penser et à proposer une société plus désirable, à ouvrir des possibles. Il est un postulat nécessaire à la mise en place, avec les personnes en formation, de dispositifs pédagogiques qui contribueront à ce qu’elles passent du statut d’analphabète à alphabétisé.

Notre société a besoin d’illettrés pour maintenir les hiérarchies sociales démontrait un article de Catherine Stercq3. Ce n’est pas une fatalité à partir du moment où il y a prise de conscience et analyse des conditions qui produisent les inégalités d’accès aux droits, dont celui d’apprendre à lire et à écrire. Paresseux ou démagogues réduiront le Tou·te·s capables à un slogan, alors qu’il constitue un nouvel instrument de pensée et d’action. Il a introduit un cadre théorique et mis en valeur des pratiques pédagogiques luttant contre les déterminismes. Ce sont ces cadres et pratiques que cette sélection vise à donner à lire. Composée de cinq articles et de deux ouvrages de militants du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) et de ChanGements pour l’égalité (CGé) ainsi que de deux courts-métrages donnant la parole à des apprenant·e·s en alpha, elle est une invitation à parcourir la notion depuis sa définition pour aller vers ses effets : des pratiques pédagogiques exigeantes et des groupes et individus qui transforment et se transforment.

Marie SERPEREAU, Tous capables, oui, mais quel travail, in Dialogue, GFEN, n°109, Tous capables, quel travail !, juillet 2003, pp. 1-2

« C’est la culture, au sens large, qui fait surgir ce que l’on prend pour un ‘génie’ scientifique ou artistique », affirme Marie Serpereau, dans cet édito de la revue Dialogue du GFEN consacré au Tou·te·s capables. Elle revient sur l’histoire de ce pari et la remise en question des idéologies innéistes et ségrégationnistes. Elle montre en quoi « la théorie du Tous capables s’appuie sur une idée simple : personne n’est limité, rien n’est figé ». Cependant, elle attire l’attention sur le fait qu’une interprétation erronée de cette idée conforterait les défenseurs d’un déterminisme social. C’est ce qui se produit lorsque l’on met en relation le Quotient Intellectuel (QI) et les classes sociales ou les catégories socioprofessionnelles. À l’encontre de cette vision stigmatisante et essentialisante, elle raconte le questionnement dont s’est emparé le GFEN : qu’est-ce qui fait que dans une famille aux capitaux culturels, économiques, sociaux faibles, une personne a eu un parcours scolaire couronné de succès, déjouant les statistiques ? Remettant en question les théories du hasard et des dons, elle retrace comment les militants du GFEN ont mené un travail réflexif sur les réussites observées, se sont penchés sur les gestes et stratégies efficaces pour développer des pratiques émancipatrices avec et pour tou·te·s.

Pierre WAAUB, Pourquoi l’idéologie des intelligences multiples plait-elle tant ?, in Traces de Changements, CGé, n°234, Tous capables, hein !?, janvier-février 2018, https://changement-egalite.be/pourquoi-lideologie-des-intelligences-multiples-plait-elle-tant, pp. 18-19

Pierre Waaub pose le constat suivant : « Le succès accordé à la théorie des intelligences multiples est incontestable. Sonnerait-elle le glas du tous capables ? Ou ne serait-elle qu’une nouvelle forme plus policée de justification des inégalités scolaires ? » Après le partage d’un tableau reprenant les types d’intelligence selon Howard Gardner (musicale, linguistique, logicomathématique, spatiale, kinesthésique, interpersonnelle, etc.), l’article montre en quoi cette catégorisation est non seulement scientifiquement contestée, parce qu’elle réduit l’intelligence à des habiletés opérationnelles, mais en quoi elle contribue à justifier les relégations par l’échec. Le recours à cette catégorisation pour décrire des profils d’individus participe à un étiquetage rapide des apprenant·e·s et à une réponse pédagogique enfermante. La formation s’adaptera aux habiletés des un·e·s et des autres, même si toute formation ne permet pas l’accès aux savoirs et compétences scolaires. Contrairement au pari du Tou·te·s capables qui invite à travailler toutes les habiletés avec tous les apprenant·e·s, un enseignement basé sur cette catégorisation ne peut que renforcer les inégalités sociales.

Jacques BERNARDIN, Quel regard sur les élèves ?, in Dialogue, GFEN, n°171, Dans et hors l’école, réussir, ils en sont tous capables !, janvier 2019, www.gfen.asso.fr/ressources/dialogue_171_reussir_tous_capables, pp. 44-47

Dans cet article, Jacques Bernardin retrace, en premier lieu, les diverses façons d’expliquer l’échec scolaire en s’appuyant sur des travaux et citations d’éminences grises de différentes époques. Tout d’abord, la théorie des dons, dominante dans les années 60, distingue les doués de ceux qui ne le sont pas, les manuels des intellectuels, et ainsi de suite. Tel Giscard d’Estaing qui, en 1976, déclarait : « L’inégalité du talent et du courage est dans la nature humaine, la justice n’est pas de le nier. » Une autre explication qui dominera sera celle du handicap socioculturel. Ce passage explicatif des gènes au milieu portera son lot de confusion car on remplacera, selon les mots de Michel Brossard, « un fatalisme de l’hérédité par une fatalité de l’héritage ».

C’est ainsi qu’après avoir passé en revue les deux principales théories qui justifient les inégalités face aux savoirs, Jacques Bernardin appelle à « déverrouiller les fatalités intériorisées » et à penser autrement le rapport au savoir, à en faire une lecture au positif, à contrario d’une lecture en négatif (par le handicap socioculturel). Il n’existe pas de destin prédéterminé. « ‘Tous capables !’ soutenons-nous au GFEN, encore faut-il l’attester : c’est dire l’importance des pratiques propices au dépassement. » Ce sont les fondamentaux de ces pratiques qui se situent dans une approche anthropologique qu’il synthétise ensuite : la façon d’apprendre ensemble, les situations-défis, la notion d’obstacle, la question du sens sur les plans identitaire, culturel et cognitif.

Maria-Alice MÉDIONI, Penser le Tous capables, in Dialogue, GFEN, n°109, Tous capables, quel travail !, juillet 2003, pp. 3-5

« Penser le Tous capables, c’est penser à la fois le rôle de l’animateur et l’activité des apprenants. » Maria-Alice Médioni décrit dans cet article les incontournables du rôle de l’animateur·rice dans une approche socioconstructiviste.

Parce que son rôle principal est de mettre au travail les apprenant·e·s, il·elle ne sera certainement pas le centre de l’attention lors du travail en formation, ce ne sera pas la « vedette d’un spectacle ». Par contre, c’est dans l’ombre que le travail de construction du dispositif pédagogique sera intense. L’autrice montre ainsi, à partir d’une grille d’analyse créée lors d’une démarche menée dans un groupe, la posture exigeante de l’animateur·rice : « le travail en amont d’élaboration d’un dispositif orienté vers une production de savoir, la vigilance quant à la réalisation de ce dispositif, le non-jugement de valeur permanent, l’engagement total, l’exigence dans la réflexion, le travail, les formulations, les analyses… et le travail réalisé ». Les nombreux gestes didactiques décrits pourraient paraitre invisibles si on ne prenait pas le temps de les nommer. À titre d’exemples : prévoir, préciser, préparer à l’avance, circuler dans la classe et rassurer en engageant dans l’activité, distribuer, renvoyer à l’activité, ne pas intervenir, se freiner pour ne pas donner la réponse définitive, solliciter, renvoyer à des questions d’explicitation, être vigilant par rapport au temps, faire la liste des avancées, des fragilités, faire le bilan, analyser…

Dominique BUCHETON, Tous capables ? Mais de quoi ?, in Traces de Changements, CGé, n°234, Tous capables, hein !?, janvier-février 2018, https://changement-egalite.be/tous-capables-mais-de-quoi, pp. 8-9

Dans ce texte, Dominique Bucheton parle de l’enseignement formel mais la réflexion qu’elle propose est tout à fait transférable au monde de l’alpha. En effet, elle invite à « faire le deuil de la traditionnelle aide aux élèves en difficulté » qui consisterait à calmer, contrôler, répéter, entrainer, faire accepter les règles. Force est de constater que ça ne marche pas ! Elle fait référence aux travaux de la sociologie et de la sociolinguistique. Les différences entre les apprenant·e·s se trouvent dans leur rapport aux institutions, aux attentes divergentes, à la manière dont règles et enjeux sont compris. Elles ne proviennent pas de déficits socioculturels, langagiers, cognitifs qui seraient irréversibles. L’autrice rappelle qu’on ne peut pas tous apprendre la même chose en même temps, au même âge, et inscrit l’apprentissage dans une citoyenneté émancipatrice. Le fait d’apprendre à chacun·e à penser par soi-même et à se doter des outils intellectuels pour apprendre, lire, écrire, parler en sont les piliers. Elle questionne le métier d’enseignant·e (de formateur·rice) et propose une série de pistes pour laisser les apprenant·e·s penser, réfléchir, argumenter. Ses propositions constituent « une petite révolution professionnelle (…). C’est à ce prix qu’on pourra changer le métier, vers un Tous capables qui nous paraitra enfin possible », conclut-elle.

GFEN Secteur philosophie (sous la direction de Nicole GRATALOUP), Philosopher, tous capables, Chronique Sociale, 2005, 385 p.

Cet ouvrage collectif conséquent vise à « faire accéder le plus grand nombre à la fois au patrimoine vivant de la philosophie et aux compétences intellectuelles que la philosophie développe ». Les huit premiers chapitres contiennent chacun un texte général introductif suivi de démarches pédagogiques pour : amorcer/susciter l’intérêt, construire des parcours, se confronter aux textes et aux concepts, écrire, discuter, construire des outils, évaluer, croiser des disciplines. Le chapitre 9 décrit les partis pris pédagogiques et didactiques qui traversent toutes les démarches proposées : le Tou·te·s capables et l’auto-socio-construction du savoir. Ils sont la condition pour que le savoir puisse être émancipateur, ce qui implique une conception du savoir « non comme un ensemble de donnés figés et anhistoriques, mais comme ce qui se construit au cours de l’histoire par la pensée des hommes, à partir des problèmes que se posaient les différentes époques ». Ce chapitre très éclairant fournit des définitions précises des fondamentaux d’une pédagogie émancipatrice. Il parait ainsi indispensable à celles et ceux pour qui ces concepts seraient nouveaux.

Soulignons la définition que Nicole Grataloup nous donne du Tou·te·s capables : « contre la théorie des dons innés ou du handicap socioculturel, idée que tous ont en eux d’immenses capacités d’apprentissage, pourvu qu’on sache créer les conditions cognitives, subjectives et sociales de cet apprentissage ».

Jean-Pierre TERRAIL, Entrer dans l’écrit. Tous capables ?, La Dispute, 2013, 219 p.

Tou·te·s capables d’entrer dans l’écrit ? La question serait davantage : que faire en tant que formateur·rice pour rendre ce Tou·te·s capables possible ?

Le premier chapitre de l’ouvrage s’attache à la place de l’écrit au niveau historique, sociétal et scolaire. L’auteur analyse ensuite les principes et les pratiques qui empêchent l’accès de tou·te·s à ce langage et s’intéresse plus particulièrement aux postulats sur lesquels s’appuient des pratiques classistes, ségrégationnistes, scriptocentristes. Les chapitres suivants se penchent sur les langages fondamentaux et les cultures orales.

Après une description des « vains efforts » pédagogiques qui mènent à l’échec scolaire, Jean-Pierre Terrail inscrit historiquement le principe souvent mal compris de l’égalité des intelligences et apporte un éclairage sur ce postulat qui ne pose pas l’identité des intelligences – « On ne saurait méconnaitre qu’il existe autant de formes d’intelligence que d’histoires intellectuelles et affectives. Ce que ce principe exclut, c’est l’hypothèse de différences de nature qui voueraient les uns à des apprentissages lettrés réussis et les autres à l’échec (scolaire) » – mais qui « porte au premier plan l’exigence d’une double réflexion : sur la façon dont le système éducatif transforme les différences socioculturelles en inégalités scolaires ; et sur la façon de mettre effectivement toutes les intelligences en réel travail d’apprendre. » Pour finir, il invite à « l’indispensable mutation pédagogique », c’est-à-dire non seulement à changer de regard sur les causes des difficultés d’apprentissage (les conditions d’apprentissage non adéquates) mais aussi à offrir des réponses pédagogiques démocratiques, soit « construire une culture professionnelle orientée, par la recherche et l’expérimentation, vers la maitrise collective des gestes du métier, et la valorisation des ressources de pensée de tous les apprenants ».

Gaëtan SAINT-REMY (réalisateur), France FONTAINE et Esmeralda CATINUS (formatrices), Avant j’étais analphabète. Une pratique du chef-d’œuvre pédagogique en alphabétisation, Collectif Alpha, 2022, 25 minutes

Ce court-métrage documentaire a été réalisé au sein d’un groupe de dix adultes en formation au Collectif Alpha de Saint-Gilles. Il est motivé par le désir des apprenant·e·s et des formatrices de partager l’expérience singulière d’une pratique pédagogique en alphabétisation permettant d’accéder au Certificat d’Études de Base (CEB). Dans une perspective d’émancipation et d’acquisition des savoirs de base, le Collectif Alpha propose différentes activités dont la réalisation d’un chef-d’œuvre pédagogique pour les apprenant·e·s en fin de formation.

En immersion de février à juin 2022, le réalisateur a filmé la vie du groupe dans les derniers mois qui ont précédé la présentation publique de leur chef-d’œuvre pédagogique. En focus, on suit Abida, Fatimata et Matinke, candidates à l’épreuve du CEB adultes, qui exposent leurs motivations, leurs ambitions et leurs difficultés personnelles. Apprenant·e·s et formatrices témoignent aussi face caméra sur la méthodologie du chef-d’œuvre telle qu’elle est pratiquée au Collectif Alpha avec, en filigrane, les principes pédagogiques et politiques de l’association : pédagogies émancipatrices, alpha populaire et rattachement aux mouvements d’Éducation nouvelle. On y découvre de quelle manière chacun·e se dépasse, se confronte à soi et au monde pour atteindre ses objectifs avec l’aide du groupe.

Personnes de contact pour une demande de projection du film et d’animation : France Fontaine france.fontaine@collectif-alpha.be Frédéric Maes frederic.maes@collectif-alpha.be

Clément ABBEY (interview et montage), Ilyass FOURIR (image), Julien VLASSENBROEK (édition), Jérôme se bat contre l’analphabétisme, Vews (RTBF), 2022, https://lire-et-ecrire.be/Video-Jerome-a-des-difficultes-pour-lire-et-ecrire, 10 minutes

Ce reportage vidéo donne la parole à un apprenant de Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage. Jérôme, jeune homme de 26 ans, y relate son parcours, depuis son enfance jusqu’à son entrée en formation en alphabétisation, ses progrès, ses fiertés. À travers son exemple, on comprend d’abord ce qui peut empêcher une personne scolarisée en Belgique de sortir de l’école en sachant lire et écrire. On entend aussi comment la perte de confiance en ses capacités peut laisser des traces dont il est difficile de se défaire. Son récit témoigne de l’importance d’une formation, une fois adulte, qui offre les conditions nécessaires pour oser se relancer dans l’apprentissage, se sentir capable d’apprendre. Jérôme fait part de l’engagement qu’est celui d’apprendre à l’âge adulte, des effets de la formation dans sa vie de tous les jours, ainsi que de sa découverte de pratiques artistiques.


  1. Thomas PIKETTY, Capital et idéologie, Seuil, 2019.
  2. Chantal JAQUET, Les transclasses, retour sur un phénomène de société, interview sur France Culture, 5 octobre 2021, www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/les-transclasses-retour-sur-un-phenomene-de-societe-2537998
  3. Catherine STERCQ, Notre société a-t-elle besoin d’une population illettrée ?,
    in Journal de l’alpha, n°167-168, février-avril 2009, www.lire-et-ecrire.be/ja167,
    pp. 8-12.

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